Publié le 24/08/2013
La marcassite a la même composition chimique que la pyrite : FeS2, la même dureté : 6-6½, la même apparence et provient des mêmes gisements : les mines de fer. La seule différence est son système cristallin, système orthorhombique pour la marcassite, système cubique pour la pyrite.
Les mines du Pérou en fournissaient de grand spécimens permettant d’en faire des miroirs : ces grandes plaques ne se trouvent plus nulle part aujourd’hui. La production est venue ensuite d’Allemagne et du Jura.Ces pierres, plutôt petites, ont généralement la dimension de deux carats.
La marcassite, de couleur gris métal caractéristique, est une matière opaque qui devient lumineuse grâce à une taille appropriée. Facettée en « roses » (taille à base plate avec facettes triangulaires), elle est montée en pavage sur argent et métaux blancs et prend avantage de la réfraction de la lumière extérieure.
Autrefois employée dans les boucles de chaussures, les médaillons et les broches, elle était tombée dans l’oubli lorsqu’au 19ème siècle, une grande quantité de ces pierres étant arrivée à Paris, on eut l’idée de les monter selon le modèle de bijoux anciens. Ces parures furent d’abord très appréciées à Paris, Genève et dans le Jura. Au Royaume Uni, les élégantes de l’ère victorienne les associent avec leur dentelles et vêtements raffinés. On associe les marcassites avec des émaux et pâtes de verre colorées, en s’inspirant des bagues et montres bracelets de style rococo (Louis XV). Les femmes du second empire les apprécient et ces bijoux sont souvent aussi chers que les ornements véritables. Mais la production en trop grande quantité puis la baisse de la qualité de ces parures, quoique toujours assez chères, finit par lasser les élégantes.
La popularité de la marcassite connaît son heure de gloire dans les années 20, dites les années folles. La bourgeoisie s’enrichit et ces dames portent des diamants sur leurs magnifiques toilettes du soir. La mode des diamants noirs fait fureur. Puis la crise économique sévit et il faut trouver un substitut au diamant noir : la marcassite est toute indiquée. Beaucoup des bijoux anciens qui remontent à cette époque sont montés selon les critères de l’art déco.
De nos jours, il existe un véritable engouement pour ces bijoux en argent et marcassites, dû à la mode dite « vintage » qui consiste à porter de véritables vêtements et ornements caractéristiques d’une époque, l’ère victorienne, d’où l’expansion d’un marché de la reproduction de ces objets.